ADÉNOME DE LA PROSTATE

ADÉNOME DE LA PROSTATE

L’une des affections les plus courantes de la prostate est une tumeur bénigne, l’hypertrophie bénigne de la prostate (ou adénome prostatique). C’est une tumeur bénigne, c’est-à-dire qu’une partie des tissus constituant la prostate va augmenter de volume. Mais, à la différence du cancer, la tumeur reste limitée à la prostate, elle ne récidivera pas après traitement et ne se disséminera pas dans le reste du corps sous forme de métastases.

Elle est due à une hypertrophie du tissu glandulaire le plus interne. Elle apparaît à partir d’environ cinquante ans, et se fait plus fréquente avec l’âge. Par occlusion de la voie urinaire, cette hyperplasie est la première cause des troubles de la miction chez l’homme mûr. Un diagnostic et une surveillance sont nécessaires pour s’assurer que la tumeur est bénigne et qu’elle n’induit pas de complications. En effet, l’hypertrophie bénigne risque, à long terme, de provoquer une accumulation de liquide en amont, suivie d’une dilatation des voies urinaires pouvant évoluer vers l’insuffisance rénale.

La prostate normale pèse environ 15 à 20 grammes, un adénome de moyen volume pèse de 60 à 80 grammes, il peut être beaucoup plus gros (200 grammes et plus, parfois !), mais il n’y a aucun rapport entre la taille de l’adénome et la gêne qu’il peut entraîner : un petit adénome peut très bien provoquer une rétention et un très gros être très bien supporté. L’adénome prostatique se développe chez l’homme vers l’âge de 50 ans avec une extrême fréquence, près de 80 % des hommes en sont atteints à 60 ans ! Mais, sur ce grand nombre d’adénomes, peu vont entraîner des troubles et, parmi ceux-ci, 10 % seulement nécessiteront une intervention chirurgicale.

Tout porteur d’adénome n’est pas forcément malade. Tout malade porteur d’adénome n’est pas forcément à opérer ! L’adénome se développe le plus souvent latéralement, de chaque côté de l’urètre, sous forme de deux lobes qui sont aisément palpés au toucher rectal, mais parfois aussi sous forme d’un lobe médian dont le développement se fera surtout à l’intérieur de la vessie et qui, bien que parfois très volumineux, ne sera pas toujours palpable au toucher rectal.

Les causes exactes de cette hypertrophie bénigne de la prostate ne sont pas encore totalement élucidées. On sait simplement que cette maladie n’apparaît qu’à partir d’un certain âge (la cinquantaine), qu’en présence d’hormones masculines, et qu’elle apparaît rarement chez les personnes d’origine africaine et asiatique qui ne présentent pratiquement jamais d’adénome prostatique.

Les signes de la maladie :
La symptomatologie de l’adénome prostatique est essentiellement déterminée par la situation de la prostate qui entoure le canal urétral. En cas de développement de l’adénome, ce canal urétral va être progressivement étranglé, ce qui aura pour conséquence:

  • Des envies trop fréquentes d’uriner en particulier la nuit (il n’est pas normal, sauf excès de boisson la veille, de se lever plus d’une fois la nuit pour aller uriner).
  • L’existence d’envies d’uriner impérieuses.
  • L’apparition d’un délai anormal entre le moment où l’on veut uriner et le moment ou l’urine sort.
  • La nécessité de pousser: cela ne se fait pas de façon naturelle et automatique et il faut faire un effort pour évacuer l’urine.
  • La diminution notable de la force du jet aboutissant à l’extraire par un goutte à goutte.
  • La difficulté de se retenir d’uriner voire la perte involontaire d’urine.

Tous ces signes ne doivent pas être considérés comme une fatalité due à l’âge et au vieillissement mais doivent conduire le patient à consulter son médecin traitant; celui-ci doit également systématiquement au cours d’une consultation rechercher l’existence de ces signes par un interrogatoire attentif.

Les complications de la maladie :
La situation anatomique de la prostate explique que l’adénome peut retentir, en diminuant le calibre de l’urètre, sur la vessie et, même, plus tardivement, sur les uretères et les reins. Mais, répétons-le, beaucoup d’adénomes n’auront pas ou très peu de conséquences. D’autres, plus rares, gêneront la vessie et le haut appareil.

Retentissement sur l’urètre: La prostate entoure l’urètre sous la vessie et, en augmentant de volume, va donc l’étirer et diminuer son calibre, gênant ainsi l’évacuation de l’urine. Cette gêne à la miction va être à l’origine du retentissement de l’adénome sur la vessie et le reste de l’appareil urinaire (uretères et reins).

Retentissement sur la vessie: La vessie n’est pas un sac à urine mais un muscle creux destiné à recueillir l’urine secrétée continuellement par les reins et à l’évacuer volontairement à intervalle régulier. L’urètre est plus fin, l’effort à fournir pour évacuer l’urine va donc être plus grand, et comme tout muscle qui travaille contre une résistance accrue, la vessie va s’épaissir (comme le biceps d’un sportif) de 3 à 4 mm en temps normal, elle peut s’épaissir jusqu’à 1 ou plusieurs cm. C’est une vessie musclée, une vessie de lutte. Les faisceaux musculaires sont hypertrophiés et dessinent sous la muqueuse des colonnes délimitant entre elles des cellules – vessie à cellules et colonnes.

La rétention complète d’urine : L’urètre, à l’occasion d’une poussée inflammatoire de l’adénome ou de son augmentation de volume, peut se trouver totalement obstrué, alors la vessie ne peut plus se vider. C’est la rétention complète d’urine qui est souvent la circonstance de découverte de l’adénome car le patient ira alors consulter en urgence pour être soulagé de cette envie d’uriner impossible à soulager.

La rétention incomplète d’urine: Elle est la plus sournoise. La vessie se vide, mais incomplètement, la résistance urétrale a dépassé la force de la vessie, et, à la fin de la miction, il restera en permanence un volume plus ou moins important (300cc, 1 litre, et parfois plus). La vessie est distendue, a perdu sa capacité normale et ne récupérera pas une force de contraction normale après traitement.

Enfin, il est nécessaire de prévenir et de combattre l’adénome de la prostate parce qu’il peut devenir dangereux.