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ARTÉRIOSCLÉROSE

Le terme “sclérose” désigne toute dégénérescence fibreuse d’un tissu ou d’un organe. Avec l’âge, les tissus qui constituent les artères perdent leur élasticité et deviennent plus rigides. Le vieillissement normal des artères s’appelle artériosclérose. Le durcissement (sclérose) est l’épaississement des parois des artères. Actuellement, ce terme est utilisé pour désigner la sclérose artérielle prédominante sur les fibres musculaires (faisceaux de muscles) constituant la tunique moyenne. Une artère est constituée de trois tuniques superposées : l’intima à l’intérieur, la média au milieu et l’adventice à l’extérieur. Le terme artériosclérose est souvent utilisé comme synonyme d’athérosclérose, qui est une maladie des artères d’évolution chronique et se caractérise par un dépôt de lipides (corps gras) dans l’intima, ce qui conduit à la formation de plaques jaunâtres appelées athéromes.

Ces plaques entraînent une prolifération des fibres élastiques associée à une diminution de volume du tissu conjonctif (tissu de soutien et de remplissage) et accompagnée de calcifications (durcissement par dépôt minéral). À ce stade, la lésion va s’ulcérer et se recouvrir d’une thrombose (caillot sanguin susceptible de boucher l’artère). Cette transformation des tissus composant les parois de l’artère va progresser de l’intima vers le média. Les différentes modifications survenant au niveau du média peuvent s’étendre éventuellement à la couche externe (tunique externe). Les artères les plus souvent atteintes sont les artères du cerveau, les coronaires (artères du cœur), l’aorte (le plus gros tronc artériel partant du cœur), les artères des muscles et les artères des reins (on parle dans ce cas de néphro-angiosclérose).

L’artériosclérose hyperplasique se caractérise par une augmentation de volume de la couche de cellules composant l’intima, ainsi que de la couche de cellules situées entre l’intima et le média et composée de fibres élastiques permettant à l’artère de se contracter (battements à l’origine du pouls). C’est à ce niveau que se produit une infiltration de corps gras (infiltration lipidique) à l’origine de la sénescence (vieillissement) de l’artère.

La sclérose de Mönckeberg appelée également médiacalcose ou médiacalcinose, se caractérise par une dégénérescence de la structure des parois des artères associée à une calcification (dépôt minéral) des fibres musculaires composant ces parois et touchant tout particulièrement la tunique moyenne. Cette variété d’artériosclérose frappe essentiellement les artères des muscles et celles de moyen calibre. La sclérose de Monckeberg est une maladie artérielle pouvant s’accompagner d’ulcères (plaies plus ou moins profondes) des extrémités des membres supérieurs et inférieurs survenant chez les patients qui ont une hyperparathyroïdie (excès de sécrétion de l’hormone parathyroïdienne). Cette affection atteint également les artères de l’appareil génital de la femme et de l’homme et les sujets de moins de 50 ans. Quand on examine les vaisseaux des patients atteints par cette pathologie, ils apparaissent durs et tortueux et sont parfois palpables comme une artère radiale (artère passant au niveau du poignet) qui peut être perçue comme un tube rigide.

Radiologiquement, la calcification des artères apparaît sous la forme de lignes concentriques quand la découpe de l’artère s’effectue transversalement (selon son diamètre) et sous la forme de rails quand la découpe de l’artère se fait dans le sens de la longueur. Cet aspect radiologique est perçu plus fréquemment au niveau des vaisseaux pelviens (du bassin), des jambes et des pieds. Quand la média est atteinte, cela n’entraîne pas de répercussions majeures sur le passage du courant sanguin dans la lumière vasculaire (l’intérieur du tube) et donc peu ou pas de symptômes. Par contre, quand cette pathologie touche les membres inférieurs, la calcification du média est souvent associée à une athéromateuse, ce qui finit par une occlusion (obstruction) de l’artère. Ceci s’observe le plus fréquemment chez les gents âgés et les gents qui ont eu un traitement à base de corticoïdes (cortisone) pendant une longue période. Cette pathologie s’observe également chez les sujets hyper glycémiques (diabétiques, individus ayant un taux de sucre élevé dans le sang).

Les causes de l’artériosclérose :

Un certain nombre d’éléments sont susceptibles de favoriser l’apparition ou l’aggravation de l’athérosclérose

L’hypertension : Une pression sanguine élevée a un effet d’usure sur les vaisseaux sanguins

Le cholestérol : L’artériosclérose s’accompagne très souvent de dépôts de lipides (cholestérol) sur la paroi interne des artères. Ces plaques blanchâtres s’appellent athérome (du grec athérê : bouillie).?On parle d’athérosclérose lorsque l’artériosclérose s’accompagne de plaques d’athérome. C’est le cas le plus fréquent. L’athérosclérose associe l’épaississement de la paroi des grosses artères (aorte abdominale, coronaires, artères cérébrales, artères de jambes) et leur obstruction par des plaques d’athérome.

Le cholestérol fait partie des graisses qui sont transportées par le sang. En excès, il est responsable de la formation des plaques d’athérome. Ce processus ressemble à celui du calcaire qui bouche les conduits d’une robinetterie. Au fil des années, ces dépôts s’imprègnent progressivement de fibrinogène, de plaquettes, de cellules sanguines, de calcium et se solidifient.

L’hypercholestérolémie (élévation du taux de cholestérol dans le sang) ainsi, un cholestérol total de 1,80 à 2 grammes par litre (4,7 à 5,2 mmol par litre) est considéré comme le maximum acceptable pour un européen d’âge moyen. On le sait, la concentration de cholestérol dans le sang est directement dépendante de la consommation des graisses saturées d’origine animale comme la viande et les laitages. Dans nos sociétés, environ 40 % des calories proviennent des graisses surtout saturées. Les conseils diététiques préconisent moins de 30 %.

En ce qui concerne le HDL cholestérol (le bon cholestérol), on considère que c’est un facteur inversement proportionnel à la fréquence des accidents cardio-vasculaires : quand son taux est élevé, on peut avancer que le risque de survenue de l’athérosclérose est plus bas. Les facteurs génétiques : ils semblent être liés à la transmission de facteurs de risque comme l’hypertension artérielle, l’augmentation du taux de lipides dans le sang, le diabète. Il existe des familles présentant une atteinte vasculaire précoce sans facteurs de risque connus.

La supplémentation en sel (apport de sel en excès) favorise l’athérogenèse (constitution de plaques d’athérome = graisse) par le biais de l’augmentation de la tension artérielle. L’hyper uricémie (élévation du taux d’acide urique dans le sang) isolée n’est pas à l’origine d’un risque d’athérogenèse (processus à l’origine de l’athérome) supplémentaire.

L’obésité : L’obésité chez l’homme est en relation directe avec les maladies cardiaques dont l’origine est une insuffisance de passage sanguin au niveau du muscle cardiaque. L’obésité est également en relation avec les accidents vasculaires cérébraux. Chez la femme, l’obésité favorise la survenue d’insuffisance cardiaque (insuffisance de fonctionnement de la pompe cardiaque) et les accidents vasculaires cérébraux (comme chez l’homme mais le nombre de cardiopathies ischémiques est plus bas comparé à celui des hommes).

Le tabagisme : Les grands fumeurs qui ont entre cinquante et soixante ans ont un risque cardio-vasculaire multiplié par 3 compare’ aux non-fumeurs. En ce qui concerne le sexe féminin, les risques sont multipliés par deux. Ce risque est en relation directe avec le nombre de cigarettes et également avec la durée du tabagisme. Certaines études ont montré le danger de la nicotine, qui est à l’origine de lésions de l’intima et de la formation de thrombose (caillot sanguin susceptible de boucher une artère). La nicotine entraîne un besoin supplémentaire du myocarde (muscle cardiaque) en oxygène et est également à l’origine d’arythmies (troubles du rythme cardiaque).

Enfin, il parait que la nicotine favorise l’athéromateuse des artères de petit calibre, essentiellement au niveau des membres inférieurs. Au-dessus de 10 cigarettes par jour, le tabagisme est un facteur de risque très important. L’intoxication tabagique multiplie par 3 le risque d’infarctus du myocarde. Au-dessus de 20 cigarettes/jour, le risque d’infarctus du myocarde est multiplié par 5 et celui de la mort subite par 6.

La suppression du tabac permet de diminuer de 50 % la morte d’origine vasculaire. La nicotine favorise le rétrécissement brusque des artères (spasmes). La fumée diminue la quantité d’oxygène qui arrive aux tissus et maintient un taux excessif d’oxyde de carbone dans le sang.

Le stress:Le stress libère de l’adrénaline qui provoque des spasmes sur les artères. Lorsque le stress se répète trop souvent, il peut induire une hypertension artérielle (HTA) et des spasmes artériels répétés qui “usent” le système artériel et favorisent l’athérosclérose.

La sédentarité :Le manque d’activité physique diminue la résistance des artères. L’exercice augmente le taux du “bon cholestérol”. La marche, la natation et le jogging semblent être les sports les plus efficaces pour prévenir ou ralentir l’évolution de l’athérosclérose.

Les signes de l’artériosclérose :

L’extension des lésions est progressive, et les troubles apparaissent vers 40-50 ans, quand le niveau critique d’obstruction de l’artère est atteint (70 à 80 %) et que les cellules des organes (cour, cerveau, reins, muscles…) commencent à manquer d’oxygène. Les symptômes présents dans le patient porteur d’une athérosclérose sont totalement fonction des artères atteintes :

  • Artères coronaires : angine de poitrine (angor) et infarctus du myocarde ;
  • Artères cérébrales : accidents vasculaires cérébraux (AVC) par obstruction d’une ou plusieurs artères irriguant le cerveau ;
  • Aorte : anévrisme aortique, dissection aortique ;
  • Membres inférieurs : artérite oblitérante des membres inférieurs (AOMI) ;
  • Artères rénales : hypertension artérielle rénale.

Il existe un lien entre l’hypertension artérielle et l’athérosclérose. Quelle que soit son origine, l’hypertension entraîne ou aggrave l’athérosclérose. Réciproquement, l’athérosclérose complique et aggrave l’hypertension.

Les trois tests principaux que le patient porteur d’une athérosclérose doit faire sont :

  • L’interrogation qui apprécie l’ensemble des facteurs de risque présents dans le malade ;
  • La prise de la tension artérielle en position assise après 10 à 15 minutes de repos au calme ;
  • La palpation des pouls périphériques au niveau du cou, de l’aine (artère fémorale) et des pieds (pouls pédieux).

Ce test de base peut être complété par l’auscultation des trajets artériels superficiels afin d’y rechercher un souffle, témoin d’un rétrécissement artériel. Seules les grosses artères dont les trajets ne sont pas trop profonds sont accessibles à l’examen clinique direct : aorte, carotides, artères fémorales et jambières.

Lutter contre l’artériosclérose : ?Il est nécessaire de détecter les individus qui présentent un ou plusieurs facteurs de risques (voir ci-dessus) considérés comme une menace pour eux. Il est également nécessaire d’intervenir avant que l’athérosclérose ne se manifeste. Cette prévention passe par la sensibilisation de la population sur la teneur en graisses de l’alimentation.

L’alimentation riche en fibres à la place de la viande sera profitable pour une personne susceptible d’être atteinte par l’athérosclérose. La poursuite des patients et la prise régulière de leur tension artérielle (25 % environ des adultes dans notre société sont atteints d’hypertension artérielle) permettent de réduire la mort d’origine cardiaque et vasculaire.La consommation de tabac doit bien évidemment être diminuée.

La haute pression est le facteur de risque contrôlable le plus important. Plus la pression est élevée, plus grands sont les risques. Faites vérifier votre tension artérielle régulièrement. Certains changements à votre mode de vie aident à éviter l’artériosclérose.

  • Une alimentation riche en fibres et faible en gras aide à maintenir la pression à un niveau acceptable. Besoin d’idées pour ajouter des fibres dans votre assiette? Mangez plus de fruits et de légumes frais! Comment diminuer votre consommation de sel? Évitez les soupes en sachet et en boîte et les viandes fumées, salées et en conserve. Quant au gras, réduisez la quantité utilisée dans la préparation de vos repas. En plus de contribuer à la prévention de l’artériosclérose, l’application de ces simples règles vous aidera à maintenir un poids santé.
  • Une activité physique modérée et régulière peut aider à diminuer ou même à prévenir la haute pression. Commencez doucement et augmentez graduellement. Faites plus souvent les activités que vous pratiquez déjà. Marchez partout où vous le pouvez et aussi souvent que possible.
  • Une quantité excessive d’alcool (plus de deux consommations par jour) peut faire augmenter votre pression et les risques de l’artériosclérose. Quant au tabac, non seulement fait-il augmenter temporairement la pression sanguine à chaque cigarette, mais il est un facteur de risque direct causant l’artériosclérose, augmentant ainsi les risques d’AVC.

L’artériosclérose est une maladie qui peut tuer, donc il est nécessaire de l’éviter par régler notre mode de vie.

 

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